Le dynamisme des pays émergents, moteur de croissance dans le commerce international

Selon l’OMC (organisation mondiale du commerce), la Chine et l’Afrique ont permis une légère croissance du commerce international malgré la forte morosité qui s’abat en Europe et au Japon.

En effet, la croissance du commerce mondial n’a été que de 2% en 2012. La croissance de la Chine a permis de compenser, en partie, la baisse de la demande des pays développés. Ce taux, de 2%, est très inférieur au taux moyen enregistré ces 20 dernières années (5.3%) ou au taux moyen d’avant crise (1998-2008 de 6%).

Cette croissance est relativement faible face aux dernières prévisions au regard de celle du Produit Intérieur Brut mondial. En règle générale, le taux de croissance du commerce est le double de celui du PIB. En 2012, nous relevons que le coefficient n’est que de 1.

L’OMC met en avant la diminution de l’accès au crédit dans les pays en difficulté de la zone euro.

Au niveau des exportations mondiales, elles sont restées stables (+0.2%) à 18,3 milliards d’euros. Cette stabilité est due à la baisse constatée de certains produits de base comme le café (-22%), le coton (-42%), et le minerai de fer (-23%). En revanche l’Afrique a enregistré de bonnes performances des ventes avec une progression de 6%, à comparer à 0,3% de hausse en Union Européenne. Quant aux producteurs de pétrole, les exportations ont enregistré une envolée de 12%. Les importations du Japon en matière de pétrole, en provenance de l’Arabie Saoudite ont augmenté de 8%, et celles du gaz naturel ont crû de 19% vers le Qatar. Cette forte demande n’est que le résultat de la catastrophe de Fukushima en matière d’achats de combustibles pour la production d’électricité. Cette situation économique a fortement dégradé la balance commerciale japonaise. Cette dégradation s’explique également par la situation diplomatique tendue avec la Chine, diminuant ses exportations avec ce dernier de 11%. En conséquence, le Japon a enregistré un déficit commercial de 87 milliards de dollars soit le plus important depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Les pays qui ont connu la plus forte progression des importations ne sont, bien évidemment pas l’Union européenne subissant une baisse de 6%, mais les pays africains qui ont vu leurs importations augmenter de 11%, suivis du Moyen Orient (+7,9%). Tandis que celles de la Chine et des Etats Unis ont crû respectivement de 3,6% et de 2,8%.

La Chine a surtout confirmé sa première place d’exportateur de marchandises avec plus de 2,000 milliards de dollars, devant les Etat Unis (1,500 milliards de dollars), l’Allemagne (1,400 milliards de dollars) et le Japon (800 milliards de dollars). Cependant, l’Union européenne à 27 reste le champion avec 2,166 milliards de dollars d’exportations, fortement aidé par l’Allemagne.

Par rapport aux importations, les Etats Unis restent le premier importateur mondial avec 2,340 milliards de dollars devant la Chine (1,800 milliards de dollars) et l’Allemagne (1,170 milliards de dollars). L’Union européenne à 27 suit de peu les Etats Unis avec 2,300 milliards de dollars.

L’existence d’une nouvelle bulle pourrait planer sur les marchés financiers

Les-bulles-spéculatives

Ce jeudi, les marchés attendront une nouvelle fois un geste de l’institution présidée par Mario Draghi, une baisse des taux d’intérêt d’un quart de point. En effet la Banque centrale européenne est sur le point de ramener le taux un peu plus près de zéro dans le but de relancer le crédit aux PME dans les pays les plus fragiles de la zone euro.

Depuis la crise, les grandes banques centrales sont en première ligne. Elles ont fait exploser la taille de leurs bilans (cf. graphique ci-dessous) pour inonder les marchés de liquidités afin de relancer le crédit à l’économie.

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Cette augmentation de cette base monétaire a été lancée par la Réserve fédérale américaine puis successivement suivie par la Banque d’Angleterre et la BCE. Quant à la Banque du Japon, sous l’impulsion du nouveau gouvernement, celle-ci prévoit de doubler sa base monétaire en un an et demi.

Les politiques monétaires, très accommodantes, ont été bénéfiques pour stabiliser les marchés financiers, mais elles comportent des risques considérables à plus long terme, comme l’a affirmé le FMI : « ces politiques affichent aujourd’hui un bilan très favorable, mais leurs effets secondaires doivent être suivis de près et maîtrisés ». Concernant le rapport fait par le FMI sur la stabilité financière, le fonds met en garde sur des risques de liquidité : « Il faut s’intéresser aux valorisations erronées du risque de crédit, aux placements risqués des fonds de retraite et des compagnies d’assurance moins solides, et à une éventuelle montée du risque de liquidité » évoquant de « graves effets pervers » potentiels.

Pour beaucoup d’économistes, l’existence d’une nouvelle bulle plane sur différents facteurs : les obligations d’entreprises à haut rendement c’est-à-dire les obligations émises par les entreprises de risque moyen à élevé dont les agences ne prévoient pas d’augmentation du taux de défaut de remboursement pour cette année (toujours compris entre 2 et 3 %). Autres facteurs, le prix de l’immobilier en Chine qui a considérablement augmenté, la dette américaine, ou le cours de l’or qui a subi un effondrement mi-avril après 10 ans de hausse (cf graphique ci-dessus, prix de l’or multiplié par 7 en 12 ans).

Focus sur le prix de l’immobilier en Chine
Personne n’est censé avoir oublié les causes de la crise en 2008. Et pourtant les prix de l’immobilier continuent de s’envoler considérablement. A Pékin, le gouvernement a tenté d’enrayer la hausse et limité l’achat d’un second appartement via la limitation des crédits bancaires. Mais, à nouveau, les prix repartent à la hausse. A Canton, Pékin, et Shanghai le mètre carré s’est apprécié respectivement de 11.6 %, 8.6 % et 6.4 % en un an. Cette augmentation est due aux dysfonctionnements centraux du système financier chinois, poussant les chinois à trouver d’autres alternatives d’investissement plus sécurisant, ces derniers se ruent vers l’immobilier qui n’a pas encore connu de décrochage.